La truffe noire a un intérêt économique important compte tenu de son coût qui n’est pas à la portée de toutes les bourses et savoir comment cultiver la truffe est un point de départ au métier de trufficulteur. Ce marché attire d’ailleurs tout un tas de monde : les professionnels en restauration, les négociants, les conserveurs, les grossistes, les particuliers…
Mais aussi inaccessible que paraît ce diamant noir, la bonne nouvelle c’est qu’il est possible de le cultiver chez soi si on a la main verte et quelques connaissances en trufficulture. Comme on cultive la truffe et quels sont les atouts santé de cet aliment d’exception ? On fait le point dans ce dossier.
La truffe est un champignon comestible qui a souvent un aspect irrégulier, une couleur noire ou blanche et un arôme plus ou moins puissant. Elle est le fruit d’une histoire fusionnelle souterraine avec les arbres truffiers comme le chêne, le noisetier, le tilleul. Le champignon tire profit des nutriments et de la décomposition de l’arbre pour se développer. En contrepartie, les racines de l’arbre sont protégées contre les nuisibles grâce aux vertus antibiotiques du tubercule.
En France, on dénombre 3 grandes variétés de ce produit alimentaire : la reine des truffes ou la truffe noire du Périgord, la truffe de Bourgogne et la truffe blanche d’été. Chaque spécimen a ses propriétés gustatives, son arôme, son aspect et aussi son lieu de production. Leur saison s’étend entre le mois d’août à la fin du mois de février. Ces champignons comestibles se développent généralement dans le sol argilo-calcaire, bien drainé sous une profondeur d’une dizaine à trentaine de cm. Elles poussent sur les plateaux et les pentes dans un climat approprié avec une alternance suffisante mais non pas excessive de pluie et de beau temps. Le type de climat doux avec faible ensoleillement, hiver très froid, été trop chaud n’est pas propice à la culture de truffe.
Alors comment cultiver la truffe ? La bonne connaissance de la nature du sol et des conditions climatiques est utile avant de s’aventurer dans la culture de cette denrée rare.
Il convient de souligner d’abord qu’il existe des variétés de truffe qu’on ne peut pas cultiver. Seules les truffes noires ou la melano, la truffe de Bourgogne et la truffe d’été se cultivent. A noter aussi que 20 % de récolte de truffe noire provient de la culture sauvage, le reste est issu des plantes truffières.
En fait, il n’est pas facile de cultiver chez soi cette plante potagère délicate et très savoureuse. C’est dû au fait qu’il nécessite un terrain spécifique et un climat adapté pour se développer. La symbiose entre l’arbre truffière et la truffe s’opère d’une façon automatique dans les régions où pousse la plante. Mais si l’on souhaite tout de même produire des truffes dans son jardin, il faut passer par les étapes suivantes :
Préparez un terrain favorable à la culture : labourez le terrain et désherbez-le. La teneur en ph du sol doit dépasser 7,5. S’il est déficient en magnésium, il faut apporter de calcaire broyé. Le terrain doit en effet être sablonneux ou argilo-calcalire et assez drainant.
Faites l’achat d’un plant truffier comme le noisetier, le chêne, le peuplier dans les magasins spécialisés. Ce plant doit être adapté au climat et à la région où l’on souhaite cultiver la truffe. En guise d’exemple, la melanosporum requiert par exemple un bon ensoleillement. Le noisetier, le chêne peut être planté pendant le mois de novembre au mois de décembre. Creusez des trous à une cinquantaine de cm de profondeur et mettez des cailloux dans le fonds pour planter le plant si le terrain n’est pas caillouteux. Ces cailloux permettent de maintenir le sol peu humide. Ajoutez 20 l d’eau autour du jeune plant et installer le plant.
Patientez car il faut quelques années pour faire croître le plant truffier.
S’il y a déjà un arbre truffier dans son jardin, les premières truffes pourraient apparaître plus vite. Commencez à enlever les mauvaises herbes au pied de l’arbre et à inoculer le mycélium de la truffe à la racine de l’arbre. On peut ensuite poser un paillage pour créer un sol frais.
Pensez à un arrosage régulier du noisetier. L’arrosage en période de gelées est à proscrire. Pensez aussi à l’achat de fongicide à base de souffre pour traiter les parasites et bactériose de l’arbre qui compromettent les tiges et dessèchent les rameaux.
Ne pas oublier de désherber d’une façon régulière le jardin et de tailler l’arbre. Ce geste sert de protection de truffe contre le froid tout en favorisant le bon ensoleillement du sol.
Faites une analyse du terrain auprès d’un laboratoire si nécessaire après 3 ans pour vérifier l’état calcique du sol.
Les brûlés apparaissent au bout de la troisième ou la quatrième année. Ceux-ci indiquent que le mycélium est là. La truffette est accrochée au mycélium qui est lui-même en symbiose avec l’arbre. Les premières truffes pointeront généralement leur nez après la 7ème année ou quelquefois avant si tout se passe bien. La récolte dure trois mois à partir du mois de décembre.
Ce produit alimentaire au prix cher qui se cuisine à sa pleine maturation cache de réelles vertus pour la santé. Comme toutes les autres variantes de champignons, elle est assez riche en fibre et a une forte teneur d’eau. Elle peut contenir aussi des quantités intéressantes de vitamines B2, B3,B5,D, K :
B2 la vitamine indispensable à la fabrication de globules rouges et des hormones.
B3 la vitamine utile pour la croissance.
B5 la vitamine qui contribue à la régulation des glandes surrénales et à la formation de muqueuse.
D la vitamine qui favorise la santé des os et de dents.
K La vitamine qui joue un rôle dans la calcification des tissus mous.
On y retrouve également de sels minéraux (potassium, calcium, phosphore, magnésium, sodium…) ainsi que de protéine, un peu de calorie et de minéraux. Enfin, la dernière vertu et non pas la moindre, la truffe est aussi utilisée dans le marché cosmétique en tant qu’antiride, anti-tache et anti-âge.